Ce n'est un secret pour personne, Final Fantasy VII a fait couler beaucoup d'encre et de larmes lors de sa sortie en 1998. Mais malgré un gameplay unique, des compositions musicales magistrales et des retournements de situation à en perdre la tête, ce que les joueurs retiennent aujourd'hui de ce titre c'est bien entendu l'histoire ainsi que les personnages pour diverses raisons. Alors pourquoi bouder notre plaisir lorsque Square Enix propose une pré quelle, sur la console portable de Sony en 2007, censé nous raconter l'histoire d'un personnage mystérieux jusque là à nos yeux, celui qui a fait de Cloud ce qu'il est dans Final Fantasy VII, Zack. Est-il donc nécessaire pour tout amateur de Final Fantasy VII de faire l'acquisition du jeu pour étoffer sa connaissance envers l'univers de Midgar? C'est ce que nous allons voir...

 

Une PSP? Ça change quoi?

L'idée d'un FF (Final Fantasy) sur une Playstation 3 faisait rêver les joueurs, surtout s'il s'agissait d'un opus en rapport avec l'épisode préféré des fans.Mais il ne faut pas oublier qu'en 2006, Square Enix présentait FF13 ainsi que FF versus 13 (que nous attendons toujours) durant l'E3. Produire un autre jeu en même temps que le développement des autres épisodes canoniques aurait été encore plus complexe. Le choix de la Playstation Portable (PSP) semblait donc plus judicieux, car moins coûteux et moins long à développer.

Si le jeu dispose d'un certain nombre de cinématiques en images de synthèses d'une très grande qualité, le moteur graphique du jeu propose un visuel agréable qu'on ne prend que très rarement en défaut vis à vis de sa fluidité. Toutefois, nous ne sommes pas vraiment libres lors des phases d'exploration puisque nous devons faire face à de nombreux murs invisibles et les interactions avec le décors se comptent sur les doigts de la main. Nous mettrons ça sur le compte des limites techniques de la console. Toujours sur le plan visuel, il ne faut pas oublier la direction artistique qui n'est pas en reste sur ce titre à certains endroits très simples, comme le village natal d'Angeal, mais qui nous change de l'obscurité de Midgar et de ces grands buildings qui reste le décor le plus présent et même parfois pesant.Il nous sera tout de même donné l'occasion de quitter la métropole pour partir en mission top secrète par la Shinra.

 

Combien? 300?

Comme dans tout bon Role Playing Game (RPG), le jeu propose des quêtes annexes à une différence près: nous sommes face à un action RPG qui ne propose qu'un seul type de quête annexe du type Recherche et Destruction. Pour faire court, vous choisissez une des 300 missions disponibles dans le jeu, vous vous téléportez dans une autre zone de jeu, vous avancez vers l'objectif représenté par un monstre, vous le tuez et vous recommencez. Il va sans dire que la répétitivité se fait vite sentir, mais si vous voulez obtenir de puissantes matérias vous n'avez pas vraiment le choix. Certaines d'entre elles réservent tout de même d'agréables surprises, malheureusement trop peu nombreuses. Autre précision: le jeu ne s'appelle pas Final Fantasy pour rien car les rencontres aléatoires sont bien présentent.

Pour tuer ces monstres à la chaîne vous disposez d'un gameplay dynamique. Zack se servira bien entendu de son épée, mais aussi des matérias que vous aurez configuré à l'écran via les menus au préalable. D'une simple pression sur une gâchette vous changerez la valeur du bouton X, c'est à dire que si votre matéria feu se trouve à deux emplacements à gauche de votre curseur lui même posé sur l'action attaque, il vous suffira d'appuyer deux fois sur le bouton L pour que X déclenche l'attaque feu. Un bouton d'esquive est aussi présent car les attaques ennemies sont quasiment toutes évitables à condition d'être réactif.

 

La Question des points d'expérience.

Mais dans tout bon Final Fantasy nous avons un système d'évolution du personnage assez singulière, en effet, il n'est pas nécessaire d'enchaîner les combats pour engranger des points d'expérience et monter de niveau car ici tout est aléatoire. Durant le combat, une petite roulette s'affiche en haut à gauche de votre écran et finit par interrompre le jeu lorsque vous avez une chance d'aligner 3 têtes identiques, au quel cas vous enverrez une attaque spéciale à l'ennemi.En plus des visages, trois chiffres tournent aussi et peuvent augmenter le niveau de Zack (en cas de triple 7) ou de vos propres matérias. Ce système est efficace puisqu'il ne met jamais arriver de me retrouver à combattre des monstres pour faire tourner la roulette pour gagner des niveaux, ce n'est donc pas totalement aléatoire. Concernant les fameuses matérias, vous pouvez les trouver dans des coffres ou bien faire des synthèses de matérias pour en créer de plus puissantes non seulement en augmentant leur puissance mais en y ajoutant aussi des compétences pouvant engendrer des altérations d'états à vos ennemis, des ennemis qui voudront du mal à Zack pour des raisons d'ordre primitives mais aussi humaines...

 

You're my living legacy...

Je pense ne spoiler personne en affirmant que l'aventure se termine mal pour notre jeune héros, mais il est agréable de comprendre l'évolution de Zack de sa nomination à la Classe Soldier à sa tragique fin, en passant par de nombreuses rencontres qui changeront sa vie et surtout la perception qu'il en a. Nous suivons donc Zack à travers une histoire centrée exclusivement sur le personnage pendant à peu près cinq ans, ce qui nous permet de voir l'évolution d'un garçon qui devient un homme grâce aux épreuves qu'il a eu à affronter: un point très positif du jeu qui fait en sorte que le joueur s'attache au personnage qu'il incarne et provoque un déchirement à la fin, car ce n'est pas seulement un héros qui meurt, mais aussi un jeu qui se referme sur lui même.

De nouveaux personnages font leur apparition, mais tous n'ont pas le même charisme qu'un Dr. Hojo ou d'un Séphiroth. Pour en finir avec cet aspect, notons tout de même les efforts de mises en scènes, ainsi que les éclaircissements scénaristiques sur le préambule du Monde de Midgar qui apportent quelques réponses.

 

Conclusion

Soyons clairs, Final Fantasy VII Crisis Core n'est pas un jeu parfait, missions répétitives et parcours linéaires peuvent vous rebuter à poursuivre l'aventure de Zack. Ce qui changera la donne, c'est votre amour pour la série et votre désir d'en savoir plus sur ce héros méconnu et sous-représenté qui vous poussera à aller plus loin. Les efforts de mises en scène, accentués par une bande originale signée Takeharu Ishimoto de bonne facture, ainsi qu'un gameplay nerveux et une proximité unique entre Zack et le joueur entraîneront le plaisir du jeu et de la découverte de l'histoire d'un membre du Soldier pas comme les autres.